Dans le cadre de la gestion des envols de sable suite au rechargement de la plage au droit de la digue des Alliés, le GPMD qui a la charge de la gestion de l’ouvrage, procède à une expérimentation d’implantation d’oyats dans le but de pérenniser le piégeage du sable transporté par le vent.
C’est la société Ecoflandres qui est chargée de l’implantation des oyats.
L’implantation est pour l’instant située uniquement à la jonction entre le perré de Malo les Bains et la Digue des Alliés.
La zone sera entièrement grillagée afin d’éviter le piétinement des plantes et des panneaux explicatifs seront disposés sur le secteur pour informer le public des expérimentations en cours.
Ces implantations viendront renforcer l’impact des filets brise-vent qui ont déjà bien rempli leur rôle au cours de la saison hivernale 2015-2016. Les observations de terrain avaient d’ailleurs révélé un stockage significatif de sédiment. Une fois que les filets sont pleins, ils doivent être vidés mécaniquement afin qu’ils puissent remplir de nouveau leur rôle. Le désensablement a eu lieu en Novembre 2015 et le sable a été remis à l’Ouest, zone où l’érosion est la plus intense. Cette gestion des sédiments permet de limiter les pertes de matériaux sur le site à protéger.
Suivi de l’expérimentation
Dans le cadre d’un contrat CIFRE établi entre le GPMD et l’ULCO, et à travers son travail de thèse intitulé « Analyse morphodynamique des rechargements de plage sur le littoral du Nord de la France : vers une valorisation durable des sables de dragages » Mlle Spodar Alexandra, Doctorante au Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences, assurera le suivi de ces expérimentations.
Des levés topographiques réguliers seront réalisés afin d’évaluer les gains/pertes de matériau au niveau des oyats mais également sur des zones qui en sont dépourvues afin de pouvoir bien estimer l’impact de ces plantations.
Pourquoi implanter des Oyats ?
Les oyats (Ammophila arenaria) sont des plantes qui affectionnent tout particulièrement les terrains sablonneux (arénophiles) et que l’on retrouve majoritairement sur les cordons dunaires de la métropole.
L’oyat se défini par ailleurs par un système racinaire très développé permettant la stabilisation de la dune. Leur présence à la surface des massifs dunaires sont à l’origine d’une décroissance de la vitesse du vent et par conséquent du dépôt du sable transporté dans les airs.
L’avantage des oyats est qu’au fur et à mesure que le sable se dépose, la plante continue de grandir, permettant un piégeage de sédiment toujours efficace.
Ces techniques de piquage d’oyats sont très répandues dans la gestion des massifs dunaires et leur efficacité n’est plus à démontrer. L’oyat est utilisé depuis le Moyen Âge pour limiter les envols de sable ! (Tresca, 2013)