Les 10 et 11 décembre 2017, les tempêtes Xanthos et Ana frappent la France par l’ouest. Des vents forts de nord-nord-est sur la Manche, d’ouest sur les côtes atlantiques et de sud-sud-ouest le long du littoral méditerranéen et en Corse – mais aussi dans les terres sont enregistrés.
Vitesse du vent
Dimanche 10 décembre – Xanthos
- 151 km/h au Cap Gris Nez (Pas-de-Calais)
- 132 km/h à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
- 117 km/h à Steenvoorde (Nord)
- 111 km/h à Lillers (Pas-de-Calais)
- 110 km/h à Cambrai (Nord)
- 108 km/h à Arras (Pas-de-Calais)
- 107 km/h à Calais (Pas-de-Calais)
- 103 km/h à Lille (Nord)
- 98 km/h à Dunkerque (Nord)
Lundi 11 décembre 2017 – Ana
- 123 km/h au Cap Gris Nez (Pas-de-Calais)
- 100 km/h à Dunkerque (Nord)
- 97 km/h à Calais (Pas-de-Calais)
- 87 km/h à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
- 83 km/h à Le Touquet (Pas-de-Calais)
Source: meteonord-pasdecalais.fr
Si la vitesse du vent influence fortement l’agitation de la mer et la hauteur des vagues, la direction du vent est aussi un facteur déterminant de l’impact des vagues sur le littoral.
Au cours de la tempête Xanthos, la direction du vent enregistrée à Dunkerque provenait essentiellement du secteur ouest à ouest nord ouest.
Lors de la tempête Ana, le vent provenait du secteur nord est.
Les vents de secteurs ouest ne génèrent pas autant d’agitation que les vents de secteur nord qui sont particulièrement redoutables pour le littoral.
Comment le littoral est-dunkerquois a-t-il réagi ?
Ci-dessous quelques clichés des massifs dunaires situés à l’est de Dunkerque…
Que pouvons-nous constater ?
Nous ne remarquons aucun signe d’érosion récent. La dune du perroquet située au nord de Bray-Dunes présente une morphologie d’engraissement et de progradation caractérisés par la présence de nouvelles petites dunes en avant du cordon principale. Ce secteur connait en effet une phase d’avancée du trait de côte depuis plusieurs années.
Au niveau de la dune Dewulf, qui au contraire connait une tendance à l’érosion comme en témoigne le front dunaire abrupte, le haut de plage et le pied de dune ne montre également pas de signe d’érosion récent mais plutôt une accumulation de sable conséquente.
En janvier 2017, la tempête Egon avait agit de manière complètement différente et les massifs dunaires avait été durement touchés
Etat de la dune Dewulf après la tempête Egon en Janvier 2017
Mais alors pourquoi ne voit-on aucun impact ?
D’autres facteurs rentrent en compte pour éroder de manière significative les massifs dunaires de ce secteur.
Lorsque l’on regarde les enregistrements des conditions météo-marine, on constate que la durée d’action de ces tempêtes a été plus courte dans le temps. A peine quelques heures pour la tempête Xanthos et à peine plus pour la tempête Ana. Entre les deux, la vitesse du vent est retombée en dessous des 15 km/h.
La mer du Nord est une mer du vent et réagit très rapidement aux variations d’intensité de la vitesse du vent.
L’autre facteur pour éroder les massifs dunaires est-dunkerquois, c’est la concomitance entre le pic du coup de vent et une marée haute. L’érosion est plus élevée si le coefficient est important. Au cours de ces 2 tempêtes, les coefficients étaient compris entre 65 et 53, autrement dit de faibles coefficients.
De plus les pics d’intensité des tempêtes n’ont pas coïncidé avec les marées hautes
Les grandes différences entre la tempête Egon de janvier 2017 et celles de décembre sont les coefficients de marée et la durée pendant laquelle les vent ont soufflé.
Une tempête très violente qui dure 1 journée aura moins d’impact qu’un simple coup de vent durant plusieurs jours.
La figure ci-dessous illustre les enregistrements de niveau d’eau dans le port de marégraphe, comparés à la hauteur prédite. La comparaison des deux permet de déterminer la surcote ou la décote.
La surcote maximale a été atteinte le 10 décembre à 13h30 (+1,42m) exactement au moment du pic de vitesse de vent (13h00). La hauteur d’eau à marée haute a été de 6,15m correspondant à un niveau d’eau légèrement supérieur à celui des pleines mers de vives eaux (6,05m).
Comment a évolué le profil de plage depuis Janvier ?
Les plages évoluent de façon saisonnière. Elles perdent généralement du sédiment en hiver et en gagne en été. Si l’on compare les deux photo de la dune Dewulf, on remarque aisément un gain de sable en pied de dune en décembre 2017 témoignant de conditions calmes.
Ce stock se construit grâce au transport du sable de la plage par le vent et constitue un stock tampon qui permettra d’amortir d’éventuels hauts niveaux d’eau durant l’hiver 2017-2018.
Vidéo : Comment éviter un nouveau Xynthia ?
Comment éviter un nouveau Xynthia ? A Noirmoutier et dans lePays de Monts, découvrez les dispositifs d’étude et de protection disposés tout au long des côtes de la Région Pays de la Loire. Des scientifiques travaillent sur différents projets visant à mieux nous protéger de ces phénomènes, avec l’appui des élus et des gestionnaires d’espaces naturels littoraux comme l’Office national des forêts.
Source; Rivages de France